Bouleversée par l’indigence criarde des enfants non scolarisés dans le monde, celle qui est à la tête de Stationnement Safeway Canada Limitée – une entreprise familiale qui s’occupe de la gestion de parkings urbains – consacre aussi une partie de son temps à transformer agréablement la vie de plus de 2000 petites filles et petits garçons en proie à la pauvreté et à la vulnérabilité. Un objectif qu’elle essaie d’atteindre grâce à la Fondation Voix Angélique, un organisme à but non lucratif appelé aussi Fova Internationale créé le 1er septembre 2006. Une organisation faite d’amour, de foi, de partage et de dévouement entière dans les pays tels que le Canada, Haïti, le Sénégal, le Maroc, la Tunisie, le Burkina-Faso, tous sous l’égide de cette femme d’affaires d’origine haïtienne venue à Montréal en février 1991 à l’âge de 17 ans pour étudier. Nadine Francillon a ainsi ouvert la voie à une œuvre philanthropique revendiquant « l’accès à l’éducation, à la sécurité et aux supports nécessaires à l’épanouissement » de ces mômes qui, parfois, ne voient que l’obscurité comme seul avenir. De façon succincte, elle se sent investie d’une mission qui se veut d’accorder le bien-être aux autres.
Son éternel et grand sourire, son énergie à revendre semblent plus grands que le désarroi des gamins pour lesquels elle s’adonne dans sa fondation. Deux petits yeux dans sa bonne figure restée enfantine et naturelle, ses joues et son corps à la mesure de ce qui pourrait s’appeler la grâce. La bouche, toujours en perpétuelle envie d’être encadrée par un sourire. C’est sans doute pour cette raison que même dans son enthousiasme et ses éclats de rire, Nadine Francillon n’oublie pas ses priorités, son amour profond pour ses engagements. Du lundi au jeudi, elle est directrice générale de Stationnement Safeway Canada Limitée, le reste du temps est voué à sa fondation qu’elle considère comme étant « l’accomplissement dont elle est le plus fière, distribuant des effets scolaires et le bien-être aux tout-petits. » C’est une femme assez solide qui ne perd pas ses plumes puisqu’en plus de tout ça, elle tient aussi le volant d’une maison de production de musique Gospel. Avec toute cette énergie, le moteur Diesel peut aller se rhabiller ! Car malgré le nombre de ses occupations elle s’assume et « s’amuse, dira t‑elle joyeusement, parce que la passion est là. »

Elle passe en revue, et de manière sereine, sa collaboration avec son époux dans la société de stationnement. Ensuite, il est grand temps pour elle de montrer un air très convaincu que « tous les enfants sont des princes et princesses qui méritent tout le bonheur du monde, et parce que c’est un cadeau du ciel. » Outre le fait que cette femme généreuse, vaillante et combative offre une vie meilleure aux enfants depuis 2006, il importe ici d’affirmer que sa vie a toujours été bercée par un besoin irrésistible de venir au secours des plus démunis, d’aimer les gens, leur parler en leur transmettant son optimisme et sa bonne humeur. Prenez garde de ne pas rencontrer son chemin, elle vous volera à coup sûr un sourire ! Un ange ou tout simplement Nadine Francillon ? Peu lui importe, elle « accomplit sa mission. »
La Fondation Voix Angélique (FOVA) : L’éducation comme une arme efficace pour lutter contre la pauvreté et une empreinte dans la vie de plus de 2000 jeunes âmes
Nadine Francillon regroupe dans une seule et même case ces petits gestes qui donnent de la dignité à l’enfant et le rendront autonome à l’avenir : « être propre et bien vêtu malgré le fait d’être dans une famille pauvre, aller à l’école, être brave en affrontant des défis quels qu’ils soient, savoir donner son opinion sur un sujet donné, connaître et vivre la notion de combat, persévérer, rester positif et objectif… » En tout cas, cette pensée a du bon ! Parce qu’en matière de dignité, la présidente-fondatrice leur en offre sur un plateau en or.
« ne pas pouvoir vivre sans les enfants »
La FOVA surfe sur un terrain assez salvateur et précis en matière d’aide à ses enfants. Ainsi donc en Haïti en l’occurrence, elle s’assure que tout est à sa place : que les écoles soient construites et la scolarité gratuite, que les professeurs soient payés à leur juste valeur, que les enfants soient bien encadrés et épanouis à un plus haut point sur les plans scolaire, social, culturel… et prêts à passer le flambeau à leurs camarades pour une bonne relève. Évidemment, les professeurs sont payés et les écoles gratuites en raison du fait qu’elle subventionne les écoles où elle est.
Celle qui avoue « ne pas pouvoir vivre sans les enfants » crée des infrastructures pour leur avenir, mais pense également étendre cette philanthropie en leur procurant de précieux outils aidant à renforcer leur connaissance du monde. En plus donc d’étudier, les petits habitants de la Fondation Voix Angélique ont droit à des bibliothèques dont les livres peuvent aussi être fournis par des donateurs, à l’exemple de la maison « Édition Grand Duc » à Montréal. De même, les concours éducatifs que la FOVA organise rassemblent parents, enseignants et élèves, une manière particulièrement riche qui fait dire que pour qu’une éducation éclaire un gamin, il faut la participation incontournable de toutes les personnes concernées et environnantes.
« J’ai fait une rencontre avec une religieuse qui a tout changé et c’est ce qui fait de moi ce que je suis. C’est un moment assez marquant qui a changé ma vie »
Parmi ces moyens mis en place pour procurer du plaisir aux enfants en dehors de l’école, l’on notera aussi la présence des camps d’été. La raison en est simple : un an après le terrible tremblement de terre de 2010 dans son pays natal, Nadine ne voulait aucunement que les enfants cèdent à la tristesse et à la morosité de l’instant. Le cheminement vers le bonheur total passait donc dans ce cas par la création des camps d’été parce que ces derniers permettent de « visiter le pays de province en province, de nouer de nouvelles amitiés, de faire des activités sportives, de visiter des sites nouveaux ». L’insertion des concours de lecture sont encore en étude au Burkina-Faso et au Sénégal. En revanche, ces concours sont déjà organisés en Haïti et au Maroc. Dans ce dernier pays, l’effroi est à son comble lorsque Nadine constate l’absence de blocs sanitaires dans les écoles, du coup elle en fait construire pour leur bien-être. Ce sont là quelques œuvres que les enfants pauvres retiennent de cette « grande dame » comme l’avait prédit la Sœur Monique, sa directrice d’école primaire en Haïti.
« Tu vas être une grande dame, Nadine. Je crois en toi. Je sais que tu vas te rendre loin. Tu dois travailler fort. »
La généreuse simplicité faite de persévérance que démontre Nadine est également équipée de quelques noms inspirants qui ont marqué les Hommes : La Sœur Monique, Dorothée Alexandre, Michelle Obama, Oprah Winfrey, Thomas Sankara, chaque personne, des jeunes qui se battent…
La destinée de cette humble femme forte se passe non sans embûches. Mais une chose est sûre, elle ne troque en aucun cas ses valeurs. Elle reste intègre et embrasse fort la raison de son être parce qu’elle en est totalement convaincue. « J’ai fait une rencontre avec une religieuse qui a tout changé et c’est ce qui fait de moi ce que je suis. C’est un moment assez marquant qui a changé ma vie », dit-elle amusée.
« Tu vas être une grande dame, Nadine. Je crois en toi. Je sais que tu vas te rendre loin. Tu dois travailler fort. »
Née dans un contexte où les petits malheurs et bonheurs étaient faits pour lui insuffler un courage hors-norme et une détermination légendaire, cette figure de l’intégration est obligée de grandir sans sa mère et sans le confort approprié à un enfant de son âge. Malgré tout, elle demeure disponible pour aider des enfants moins jeunes qu’elle. Elle est très studieuse car chez les religieuses on ne badine pas. L’instruction y est rigoureuse et stricte. Face à cela, l’adolescente sait s’attacher à l’essentiel. Voilà qu’elle tombe sur une religieuse au nom de Sœur Monique durant son cursus primaire. Près de cette autorité, Nadine se fait dire « Tu vas être une grande dame, Nadine. Je crois en toi. Je sais que tu vas te rendre loin. Tu dois travailler fort. » Ceci lui donne enfin de la valeur. La Sœur Monique lui faisait confiance avec les tâches qu’elle lui attribuait. La future entrepreneure est respectée, motivée. Elle nage dans une éducation fortement religieuse et humaine. Grâce à toutes ces remarques formulées par son mentor, elle veut désormais lui ressembler. À ce propos, elle confiera « que quand je serai grande, je vais faire que chaque enfant se sente important comme je l’ai vécu avec Sœur Monique. Je me suis sentie spéciale. »
Pendant ses cours au baccalauréat en soins infirmiers, Nadine fait une escapade en Afrique venant la conforter dans sa décision de donner au suivant : de nombreux enfants n’ont aucune place dans leur société mais rêvent d’avoir la chance d’étudier. Quelle surprise lorsque Nadine et trois de ses amis se réunissent pour concrétiser ce rêve !
« la base de tout dans une société »
L’histoire de cette citoyenne canadienne n’a rien d’un film à l’eau de rose. À force de mettre des kilogrammes d’efforts dans son quotidien, de patience, de vaillance et de détermination, rien ne lui a été impossible. Sur le plan académique, elle ouvre donc la voie à l’obtention de son Baccalauréat (Licence dans le système éducatif français), à un parcours professionnel en santé, et enfin à une maitrise en administration.
Les bonnes vieilles méthodes veulent que celui qui travaille avec brio puisse recevoir une récompense à sa hauteur. En effet, Nadine reçoit entre autres : le Prix de la Femme inspirante en tant qu’entrepreneure, finaliste au Concours Prix Femmes d’affaires du Québec, Prix d’implication sociale, Prix honorifique pour son implication au sein de la communauté, Entreprise championne de la diversité car justement on trouve de toutes les nationalités dans les locaux de Stationnement Safeway Canada : elle-même Haïtienne, son « époux Juif » comme elle aime à dire en rigolant, des Arabes, des Québécois, des Africains…
« tout simplement Nadine Francillon. »
Amoureuse de tout ce qu’elle entreprend de faire, de sa fondation, de ses enfants considérés comme « la base de tout dans une société », la fondatrice-directrice générale de FOVA achète un ticket à vie pour ces petits êtres qui n’attendent le plus souvent qu’une main tendue venant des adultes. En approchant la Sœur Monique, elle a enfin caressé des mots d’attention et d’encouragement, de valorisation, de combat, de réussite, des mots qu’elle a traqués toute sa vie d’adolescente sans jamais les entendre si ce n’est dans la bouche de cette religieuse. Et maintenant, il est temps pour elle de remettre le flambeau à ces petites filles et petits garçons qui seront, peut-être, qui sait ? des présidents, des directeurs, des avocats, des décideurs bourrés d’histoires, et généreux sans doute. Et ce jour-là sera alors la vraie fierté de cette femme d’affaires. Non Mère Teresa, mais « tout simplement Nadine Francillon. »
Quelques pépites sur Nadine
- Les mots qui vous définissent le plus : Joyeuse, intègre, heureuse, passionnée.
- Avez-vous l’impression d’être une sorte de Mère Teresa ? Non, je suis Nadine.
- Comment voyez-vous le monde sur le plan éducationnel ? Ça va mal.
- Quand vous aidez les enfants, est ce pour l’humanité, pour ces enfants ou pour vous ? C’est pour un lendemain meilleur parce que j’y crois. Donc, je dirais juste que c’est pour l’humanité.
- Quelle est l’image qui vous a le plus marquée dans votre interaction avec ces enfants ? Leur sourire. Quand je suis fâchée, leur sourire sait me fait oublier.
- Et si tous les enfants étaient scolarisés, que feriez-vous ? Il y aurait toujours quelque chose à faire.
- Qu’est ce qui vous plaît le plus dans vos actions ? Le fait de savoir que dans 20 ans, je vais avoir des enfants influents et qui ont réussi. Je serai une mère comblée.
- Quelle est la place de la religion dans le cadre de vos activités ? C’est tout ce qui me guide dans la vie.
- D’après vous, à quoi pourrait se résumer le bonheur d’un enfant dans votre fondation ? C’est de dire qu’il y a une personne qui pense à nous, qui travaille pour nous et qui veut notre bonheur.
- L’accessoire que vous garderez avec vous si tout venait à disparaître ? La Bible.
- Si vous étiez une sainte, quelle serait-elle ? La Vierge Marie parce qu’elle a porté le Seigneur.
- Que seriez-vous dans une autre vie ? Moi. J’aime ma vie.
- Auriez-vous voulu être une artiste ? Je suis une artiste. Je forme les enfants.
- Qu’est ce qui vous fait sourire facilement ? Les gens comme toi. Tu vois ? Je te parle puis je souris.
- Vous arrive t‑il souvent de vous énerver ? Oui je m’énerve devant l’imbécillité des gens mais je ne laisse pas cela paraître.
- C’est quand la dernière fois que vous avez ri aux éclats ? Maintenant (Éclats de rire)
- Un mot pour conclure ? Souriez à la vie parce que peu importe, la vie est belle !
Je suis gratifiée par la présence de cette Femme !
Je dis merci à Dieu pour cette rencontre extraordinaire cette année