Elle vient à Montréal pour étudier en administration des affaires puis, en communication marketing, il y a plus d’une quinzaine d’années aujourd’hui. En 2011, elle a l’idée de créer Montréal Tropikal, une entreprise spécialisée dans l’organisation d’évènements visant à faire la promotion des Antilles au Québec. Son rendez-vous annuel est le Festival Soleil d’hiver arborant chaleur, plage de sable, palmiers et bonne humeur pour désormais réchauffer l’hiver montréalais parce que « rendre les gens heureux autour d’elle en les voyant sourire » est l’objectif de sa créatrice. Sergina Guéry, cette bonne fée de la Guadeloupe dont le nom sonne comme une sorte d’apaisement, officiera la 6e édition de Soleil d’hiver en février 2017 au Marché Bonsecours dans le Vieux-Montréal. Cette activité, également appelée « Festival du Sud qui réchauffe l’hiver montréalais », invite au rassemblement de tous les mordus de plaisir et de chaleur par temps de froid.
Imposant, chaleureux et simple à dénicher sur le Mont-Royal, l’Île à sucre est un casse-croûte antillais qui parait être une place où il est bon de réaliser les interviews. C’est le lieu par excellence pour faire parler Sergina Guéry, la présidente fondatrice de Soleil d’hiver. Chut, c’est un secret !
Il faut la voir pour le croire. Faut-il parler de son apparence ? Et bien, Sergina Guéry pétille de positivité et de bonne humeur. Elle incarne ces mères, celles qui vous cajolent, plus encore qui vous envoient un sourire même après que vous ayez réalisé la gaffe du siècle. D’ailleurs ce matin-là, cette maman d’une petite fille de 8 ans et demi, resplendissante dans ses cheveux dorés, ne nous a pas détestées après avoir décliné son offre de goûter un beau plat antillais faute de temps : c’est la becquetance de luxe dont on en garde à jamais les souvenirs apparemment. Soit.
« offrir un bouquet de charme ensoleillé pour suspendre le très long hiver québécois qui certes égaie certains, mais sème la grisaille chez beaucoup d’autres »

La relation de cette grande frileuse originaire de la Guadeloupe avec l’hiver québécois est une belle et longue histoire d’amour s’inscrivant sous un angle de politesse de l’une envers l’autre, c’est-à-dire que malgré le fait qu’elle trouve les températures de la saison hivernale « froides, glaciales, et longues » sans toutefois se décourager, il a fallu qu’elle repère une excellente astuce pour que les Montréalais d’origines diverses puissent déguster agréablement et joyeusement l’hiver comme si c’était l’été. Au-delà de la gaieté qu’elle transmet, Soleil d’hiver veut renforcer l’idée selon laquelle derrière chaque obstacle se cache un trésor, mais qu’il est nécessaire de le comprendre.
Soleil d’hiver : la chanson du réconfort pour les citoyens du monde en hiver
Une Guadeloupéenne d’origine qui parle d’ « offrir un bouquet de charme ensoleillé pour suspendre le très long hiver québécois qui certes égaie certains, mais sème la grisaille chez beaucoup d’autres » ? Oh oui, fort heureusement ! Diraient alors certains.
Le Festival Soleil d’hiver trouve grâce aux yeux de milliers de Montréalais d’origines diverses et de nombreux touristes partageant tous le même dénominateur commun : la quête du plaisir et de la chaleur pendant l’hiver. Depuis sa création en 2011, cet organisme à but non lucratif ne se met aucune limite pour faire couler le soleil à flot et les festivaliers n’y résistent manifestement pas. Pendant cette période de l’année, c’est la diva : plus irrésistible que s’ennuyer chez soi et plus divertissant que de compter des moutons sur les murs de sa chambre. Ses participants cèdent à sa tentation. Bref, c’est le rendez-vous annuel tant attendu par ses apôtres affairés à éveiller leur corps et leur esprit lorsque la magnifique neige n’a pas encore dit son dernier mot.
Quand l’on est une femme audacieuse ayant le sens de la créativité, qu’on aime l’attitude positive, les gens, le soleil, qui plus est qu’on s’appelle Sergina Guéry et venant d’un pays tropical, ce sont les coups de chaleur assurés chez les passionnés de ce festival. Et c’est fort de ces qualités que cette femme modeste toujours souriante réussit à rassembler les Québécois avec un nombre assez considérable de personnes venant des destinations du sud : Guadeloupe, Martinique, Haïti, Brésil, Cuba, les pays d’Amérique du Sud et d’Afrique. C’est le rassemblement des citoyens du monde à Montréal à un moment où le froid s’impose par ses bas degrés et où plusieurs personnes n’en peuvent plus – bien que cette froideur soit supportable parfois – et veulent s’évader vers les palmiers. C’est aussi « le rapprochement culturel entre le chaud et le froid, entre les destinations du Sud et celles du Nord, les lieux de vacances que des Québécois affectionnent, tout cela dans le but de les faire voyager sur place », s’amuse t‑elle à dire.
Pendant Soleil d’hiver, c’est possible d’envoyer promener la négativité, la mauvaise humeur et les angoisses de tout genre avec « une foule d’activités » toutes ensoleillées pour petits et grands : exposition d’œuvres d’art et de photos présentée par Montréal Tropikal, plage de sable intérieure, spectacles de danse et de musique, jeux et activités pour enfants, présentation et vente de produits tropicaux, kiosques d’exposition, défilés de mode, de nombreux cadeaux à gagner, etc. Vous voilà avertis !
Le Festival Soleil d’hiver a su se doter de porte-paroles comme les journalistes Angelo Cadet, Virginie Coossa et Anne-Soleil Proteau respectivement lors des éditions 2015, 2014 et 2013.
L’on dit souvent que petit à petit l’oiseau fait son nid. On pourra désormais ajouter qu’à force de participer à ce festival d’hiver, toutes les journées du calendrier pourraient sembler ensoleillées. Non, ce n’est pas une blague. Tout cela est très sérieux et a été bien calculé par sa fondatrice.
« Peu importe les coups durs de la vie, il y a toujours une source de bonheur… »
Sergina ne s’est pas subitement réveillée un matin pour créer Soleil d’hiver. Loin s’en faut ! Cette œuvre est le fruit d’une réflexion assidue. L’idée naît lors de sa grossesse, ensuite prend tranquillement forme pendant qu’elle occupe un emploi à temps plein en communication. En même temps, le besoin de voir un festival en hiver était pressant chez ses amis Québécois, Sergina invite régulièrement ceux-ci à souper chez elle. Il se dégage alors des propositions de toutes parts, un brin fantaisistes : réunir les nationalités de leurs destinations voyages dans le sud, des cultures diverses garnies de cocktails, de la bouffe antillaise, d’une plage de sable, de danse et musique, et autres activités pour se réchauffer. Toutes ces suggestions ne pouvaient que conforter Sergina dans « sa folie », d’où l’élaboration de son plan d’affaire et le début de ce projet qu’elle raffinera avec ses proches.
« Si elle avait la possibilité de pouvoir donner à quelqu’un ce qui lui manque… »
Pour encore mieux comprendre le besoin et l’envie de propager le bonheur qui envahissent la fondatrice de Soleil d’hiver, il faut remonter à son adolescence, à sa vie en famille où tout le monde savait profiter de l’instant présent. De ses parents, surtout de sa mère qu’elle appelle « un soleil sur deux pieds », elle a retenu des leçons de vie innombrables. Ce modèle maternel l’a énormément inspirée. D’elle, elle a appris le plus important : partager malgré la petitesse de ce qu’elle avait, rester heureuse et fière même si elle n’avait pas tout ce qu’elle voulait, savoir rester positive malgré la dureté parfois de la vie, apprendre à sourire après quelque chose de négatif car le hasard est très peu probable. Bref, « lorsqu’elle était gamine, elle regardait sa mère comme une espèce de déesse », se confit-elle avec une allégresse d’enfant qui lui colle à la peau comme un tatouage.
L’enfance heureuse qu’a vécu Sergina reste à jamais gravée dans sa mémoire. De ce fait, elle ressent l’envie de transmettre à son tour cet état d’esprit aux autres : à sa fille, à ses amis et aux festivaliers. Trois de ses nombreuses qualités ayant facilité son intégration à la vie québécoise sont sa joie de vivre, son audace et son sens de la curiosité. Mais elle n’est pas seulement à la hauteur de son intégration réussie puisque son processus créatif fonctionne surtout grâce à la foi qu’elle a en son projet. Le résultat de cette ferveur l’amène vers des personnes ressources et associations qui partagent ses valeurs. Cela lui ouvre les bonnes portes comme la mer devant Moïse.
Cette enfant de la Guadeloupe et du Québec par adoption joue sa partition dans la cour du bonheur, conférant une profondeur assez philosophique à son œuvre. « Être heureux peu importe la saison ou les coups durs de la vie, il y a toujours une source de bonheur quelque part qui peut être trouvée. » On croit deviner dans ces paroles de Sergina la capacité de tout changer aimablement avec une baguette magique. Car, au fond, « si elle avait la possibilité de pouvoir donner à quelqu’un ce qui lui manque », elle le ferait si elle était « une fée ». Parole de Sergina Guéry, Présidente et fondatrice de Montréal Tropikal et Soleil D’hiver.
Quelques pépites sur Sergina
- Les mots qui définissent votre enfance : Amour, partage, joie.
- Quel est l’accessoire qui ne vous quitte jamais : Mon téléphone.
- Votre couleur préférée : Orange. Je trouve cette couleur chaleureuse. Quand je la vois je suis joyeuse.
- À quoi le mot soleil vous fait penser : Soleil d’hiver.
- Quelle senteur préférez-vous dans les parfums : Aux agrumes. J’aime tout ce qui est citron vert ou lime.
- Votre style musical : Presque de tout : rock, musique classique, zouk, jazz, musique africaine, salsa, batchata, hip hop, lounge
- Les mots dont vous ne pouvez pas vous passez : « Je t’aime » venant de ma fille ou mon Chéri Alain. « Merci » Je remercie beaucoup les gens autour de moi de faire partie de ma vie parce que pour moi c’est un beau cadeau. Ceux qui m’aident dans mes projets, je leur dis merci.
- Les gens que vous aimez le plus : Ma fille Jaleeya, ma mère, mon père qui veille sur moi de là-haut, mes sœurs, ma famille, mes proches. Ma famille est très soudée. J’ai aussi la chance de partager ma vie avec un homme exceptionnel qui a, lui aussi, une famille en or.
- Êtes-vous toujours de bonne humeur : Oui. C’est rare que je ne sois pas de bonne humeur. Ma colère s’évapore vite.
- Les petits plats sympas que votre fille aime que vous lui fassiez ? Un plat de la Guadeloupe appelé « Colombo de poulet ».
- Si vous étiez un personnage historique ou de dessin animé, quel serait-il : Une fée.
- Avez-vous peur : Tout le temps. Mais en même temps c’est ce qui me permet d’avancer.
- Votre destination de rêve ? Hawaï. M’allonger sur sa plage en écoutant la musique avec un cocktail bien froid pour me rafraichir.
Je trouve ce blog très passionnant de part la richesse de ses articles . on y retrouve de l’esthétique et c’est ça de l’art pur .
Je kiff
Merci Giovanni, tes mots sont du luxe!..:)
Christelle, MERCI pour cette belle rencontre qui a engendré ce portrait si révélateur ! Tu as vraiment une très belle plume ! Bonne continuation et à très bientôt xx
Merci Sergina!..Ça a été un vrai bonheur de te raconter afin d’en inspirer les lecteurs !
Une très belle plume sur une personne entreprenante et inspirante. Bravo Christelle !
Belle appréciation venant de la part d’un chef à la belle plume..Merci !
Félicitations sur ce bel article sur Sergina, je la connais depuis une dizaine d’années, je la chance de travailler avec elle sur plusieurs projets pour l’organisme pour lequel je travaille, toujours pleines d’idées, des solutions, efficace, positive et très professionnelle. Je ne pourrais pas me passer de ses services pour la rédaction, nos événements, le graphisme etc.
Merci Yvonne. On pourrait conclure que vous avez toutes les deux la chance de vous connaître alors !